Cette recherche entend dans un premier temps de décrypter d'une manière générale les processus du développement intégré des métropoles chinoises, en soulignant la production et l'intégration des espaces métropolitains chinois qui fonctionnent aux temporalités et échelles différentes (à la fois l'échelle nationale/ régionale et l'échelle métropolitaine/ locale). Puis notre intérêt porte à découvrir les diversités des stratégies métropolitaines et des pistes de l'intégration des métropoles chinoises au système des villes mondiales. En particulier à Pékin où elle s'ajoute un problème du délaissement temporaire de certains secteurs urbains après l'intervention publique, ce qui du premier abord peut être le résultat des discontinuités morphologique, politique et fonctionnelle entre les échelles différentes de la production et de l'intégration de son espace métropolitain. De plus, ce problème du délaissement remet en cause une difficulté de la mise en place des pistes pour intégrer les espaces métropolitains chinois à l'échelle métropolitaine, qui est peut-être plus visible à Pékin en raison de sa disparité locale renouvelée et de sa difficulté de s'adapter à la demande des marchés d'investissement, du foncier et de l'immobilier aux niveaux mondial et local.
Certains angles morts urbains retrouvent leur place pour répondre à la stratégie métropolitaine de Pékin à l'occasion de la préparation de l'évènement international au début de 2000. Néanmoins, certains d'entre eux sont soit en attente de l'opération immobilière suivante depuis plus de dix ans, soit bien aménagés mais finalement délaissés, que ce soit en périphérie ou dans la ville-centre de Pékin. Nous choisissons le secteur de Qianmen Ouest qui se trouve au cœur de la ville-centre de Pékin, en tant que le cas d'étude de notre recherche, relevant la problématique particulière de Pékin. Pourquoi un secteur central, qui ne devrait pas être délaissé, est-il à présent délaissé ? Le projet de la rénovation du secteur de Qianmen Ouest était valable à partir de 2003 sur le plan politique en vue des jeux olympiques à Pékin en 2008, pour transformer un quartier résidentiel traditionnel en secteur touristique et commercial dans le style des années 1920, en partie piétonnier. L'autorité locale domine actuellement l'aménagement des espaces, elle produit des espaces qui ne répondent qu'à son objectif, La quasi-totalité des bureaux sont vides. Ainsi que beaucoup de magasins. Il y a beaucoup de visiteurs de passants, mais qui font très peu d'achats. Quant aux hôtels, ils sont rarement remplis[1].
La méthodologie de cette recherche s'attache à établir un cadre théorique concernant les échelles et pistes différentes de la production et de l'intégration des métropoles chinoises au système mondial[2], basée sur une étude analytique des processus et des résultats concrets de notre cas d'étude, en profitant l'occasion d'enquêtes et d'observation sur le terrain en plusieurs fois durant le mémoire de recherche et la thèse.
[1] Liu Lidan, 2015, «Les espaces délaissés à pékin : Le cas de la rénovation du quartier de Qianmen (Ouest) : 2003-2015», Mémoire de recherche en Géographie, Université de Paris 7, sous la direction de Thierry Sanjuan, 168 pages.
[2] Liu Lidan, «Modernisation urbanistique et fragmentation des espaces de la ville chinoise : Le cas du quartier de Qianmen (Est), Pékin », thèse en cours en Géographie, Université de Paris 1, sous co- direction de Thierry Sanjuan et de Antoine Brès.