En France, la stratégie foncière est approchée le plus souvent du seul point de vue de l'immobilier et ne considère le sol que comme un bien économique ou un support du développement des activités urbaines. Réduit à ces seules dimensions, le foncier est ainsi considéré comme un bien indéfiniment renouvelable, au détriment du sol, qui lui, ne l'est pas. Cependant des collectivités s'intéressent de plus en plus à la qualité des sols, notamment à leurs fonctions et leurs services associés rendus à l'homme, et plus particulièrement lorsqu'ils se préoccupent de réaménager avec la nature en ville.
Face à ce constat, des collectivités telles que la Métropole Européenne de Lille (MEL) souhaitent mieux communiquer auprès des acteurs publics et privés de leur territoire sur l'importance de la prise en compte des fonctions du sol lors de projets de réaménagement, notamment sur les friches urbaines. En effet la non prise en compte ou considération des fonctions du sol peut entrainer selon les usages retenus une perte de certaines fonctions et donc de services associés. Il est proposé une illustration générique et pédagogique de ces concepts adaptés au milieu urbain, visant à encourager une meilleure compréhension des fonctions du sol et du sous-sol le plus en amont possible, notamment pour les prospecteurs, porteurs de projets, et aménageurs. Une démonstration est réalisée à partir de plusieurs cas d'études[1] du territoire de la MEL, mettant en avant les notions d'occupation et d'usage du sol et du sous-sol, des divers fonctions qui leurs sont associées et des services rendus à l'homme par ces fonctions. Une comparaison est proposée, entre « l'état zéro » de chaque friche, (état actuel dans le cadre des études réalisées) et « son état reconverti », c'est-à-dire son usage pressenti incluant en partie des solutions basées sur la nature (préservation, amélioration, restauration ou création d'ecosystèmes)[2].
Les comparaisons permettent de mettre en avant selon l'usage actuel ou envisagé de chaque site les fonctions mobilisées d'une part, et les fonctions dégradées, à restaurer ou à maintenir d'autres part. Les démonstrations sont alimentées à partir de visites de terrain, de recours à des données publiques et accessibles et des échanges avec divers acteurs dont les collectivités.
[1] Les cas d'études sont issus de deux projets R&D réalisés en parallèle (convention R&D MEL BRGM 2018-2019, et projet URBAN SE financé par le BRGM)
[2] Les Solutions fondées sur la Nature sont définies par l'UICN comme “les actions visant à protéger, gérer de manière durable et restaurer des écosystèmes naturels ou modifiés pour relever directement les défis de société de manière efficace et adaptative, tout en assurant le bien-être humain et en produisant des bénéfices pour la biodiversité” (WCC-2016-Res-069).
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