Résumés des communications et posters > Par auteur > Saidi Tahar

Jusqu'à la révolution industrielle la ville avait un développement lent, elle ne s'étendait pas beaucoup et restait longtemps derrière ses remparts. Aujourd'hui elle évolue à une grande vitesse et s'étend tellement démesurément sans vraiment se soucier du site qu'elle occupe. Cette expansion urbaine très rapide a entraîné la consommation d'importantes surfaces de terrains urbanisables et agricoles et permis aux agglomérations urbaines de s'étaler démesurément, c'est l'étalement urbain.

Pendant une période plus ou moins longue, les friches, les poches vides sont écartées des dynamiques urbaines. Mais, face aux pressions foncières qui s'exercent aujourd'hui sur les territoires urbains, tout espace jugé libre est dévolu à la reconstruction de la ville elle-même, c'est faire la ville sur la ville. Dans ce contexte, la réinsertion des espaces en friche participe des dynamiques de la ville et sont vues comme l'occasion de restructurer l'espace urbain. 

L'expansion urbaine dans le Tiers Monde, se fait sous la pression du croit démographique, l'Algérie n'y échappe pas à ce phénomène et l'urbanisation connaît une très forte accélération consommant beaucoup d'espaces faciles à la construction. Maintenant, presque toutes les villes connaissent une disette foncière.

Batna, la capitale des Aurès est une très grande ville, située à l'est algérien. C'est une ville de création coloniale fondée en 1844 au beau milieu d'une cuvette, entourée par un relief accidenté de forêts. Actuellement le site est occupé totalement et l'urbanisation s'est répandue dans les trois couloirs possibles engloutissant tous les villages périphériques.

Devant cette situation, les friches urbaines et les poches vides sont devenues la préoccupation des gestionnaires de la ville, comme des espaces à bâtir. D'ailleurs, une friche urbaine est très prisée, située entre deux grands quartiers informels et juxtaposée à la zone industrielle de Batna. Actuellement, d'une part elle connait une occupation légale avec un centre commercial, le siège de télécom, une usine de montage de véhicule et une cimenterie en désaffectation. D'autre part des pratiques informelles se déroulent régulièrement tous les vendredis, en particulier le souk des oiseaux.